Peur, colère, tristesse, joie… Les émotions nous sont indispensables ! Au quotidien, elles nous servent de guide, de tableau de bord pour avancer dans la bonne direction. Pourtant, nous avons souvent bien du mal à comprendre ces émotions qui nous traversent, et agitent notre corps. 

Comment définir les émotions ? D’où viennent-elles ? Quels sont leurs différents rôles ? Étonnamment, la réponse à toutes ces questions se trouve… dans les sciences !

  1. Comment définir l’émotion ?
  2. L’émotion, un processus neurologique bien huilé
  3. Dans le ventre des émotions 
  4. Le rôle des émotions

1. Comment définir l’émotion ?

Lorsqu’il s’agit de définir un mot, il est toujours intéressant de regarder du côté de son étymologie. Le terme « émotion » nous vient du latin e motio : e (variante de ex) signifie hors de, à l’extérieur et motio (qui vient de movere) signifie mouvement, ébranlement, agitation. Ainsi, nous comprenons d’emblée qu’une émotion, c’est en fait quelque chose de l’extérieur qui va venir générer un mouvement de notre part. 

Étant donné que j’aime bien revenir sur les définitions, je vous propose de regarder celle du dictionnaire Larousse. L’émotion est définie tout d’abord comme un « trouble subit, une agitation passagère causés par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, etc. » Puis, elle est présentée comme une « réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement. »

Dans l’étymologie comme dans le dictionnaire, nous retrouvons deux notions fondamentales à la définition d’une émotion. D’une part, il y a la notion d’intensité, de mouvement. D’autre part, nous avons l’environnement qui joue une place importante dans la compréhension de nos émotions. 

💡 Émotion vs. sentiment

Vous l’aurez compris, les émotions sont passagères, transitoires. Elles se déclenchent d’un coup, par des stimuli venus de l’extérieur. Puis, elles repartent. 

A contrario, les sentiments sont des sensations plus durables dans le temps. C’est un état affectif qui s’installe au fur et à mesure, qui peut être intimement lié à nos émotions. 

À titre d’exemple, en partageant un moment spécifique avec une personne que l’on aime, nous ressentons une émotion éphémère : la joie de vivre cet instant présent. La multiplication de ces émotions éphémères peut conduire à la naissance d’un sentiment plus durable, l’amour !

2. L’émotion, un processus neurologique bien huilé ?

Au-delà des mots, une émotion est aussi (et surtout) un processus neurologique. C’est finalement très scientifique, et donc très concret. Ainsi, les émotions sont gérées par notre système nerveux central, à savoir notre cerveau. Celui-ci est constitué de trois parties : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néocortex. 

les trois parties du cerveau qui gèrent nos émotions

Le cerveau reptilien est très instinctif. C’est ici que notre instinct de survie, nos réflexes innés prennent vie. Il nous sert à répondre à nos besoins primaires, qui génèrent parfois des comportements que nous avons bien du mal à contrôler. 

Le cerveau limbique ajoute la notion de mémorisation. Il va utiliser notre mémoire émotionnelle pour comprendre comment agir différemment par rapport à des événements passés. C’est également à cet endroit que nos liens sociaux vont commencer à se complexifier. De fait, cette partie de notre cerveau nous permet de vivre les uns avec les autres en prenant en considération nos émotions et en adaptant nos comportements. 

Le néocortex est la partie qui nous permet d’analyser les situations, de résoudre les problèmes et de comprendre davantage comment se projeter dans l’avenir. C’est la source de notre créativité. 

Les trois parties de notre cerveau communiquent entre elles. Elles vont s’activer intuitivement selon ce qui nous est nécessaire à l’instant présent, selon un stimulus extérieur que l’on reçoit de notre environnement. Le cerveau reptilien agit de manière spontanée et instinctive ; le cerveau limbique commence à comprendre ce qu’il se passe autour de nos émotions et notamment ce qui vient de nos expériences passées ; enfin, le néocortex analyse pour nous aider à construire une intelligence autour de nos émotions.

💡 Sous le coup de l’émotion vive

Lorsqu’une émotion très intense nous traverse, le cerveau comprend que ce n’est plus le moment de réfléchir. C’est le moment d’agir. 

Le cerveau limbique va interpréter les signaux comme un danger potentiel et déclencher de la peur. Le cerveau reptilien va activer nos réflexes innés pour nous protéger de cette perception de danger potentiel.

3. Dans le ventre des émotions

Nous venons de parler de notre système nerveux central, à savoir de notre cerveau tête. Sauf qu’en fait, nous avons toutes et tous un deuxième cerveau. Ce cerveau-là – le système nerveux entérique, se situe dans le ventre. 

« J’ai la boule au ventre », « J’ai l’estomac noué », « J’ai des papillons dans le ventre »… De nombreuses expressions font référence à ce qu’il se passe dans notre ventre. Et pour cause ! Ce dernier contient 200 millions de neurones. Il n’est donc pas étonnant de savoir qu’il tient un rôle de premier plan dans la gestion de nos émotions. 

Ces deux cerveaux – tête et ventre – vont communiquer entre eux pour nous donner des informations différentes et complémentaires. Notre cerveau ventre nous guide sur ce qui est viscéral, ce que nous aimons ou au contraire, ce qui nous rebute. Ce sont nos besoins fondamentaux et non négociables. Quant à notre cerveau tête, il va nous aider à analyser, traiter l’information et adapter notre comportement. 

Autrement dit, le ventre est notre boussole – il nous donne la direction à prendre. Et la tête est notre feuille de route – elle nous permet de construire le comment.

4. Le rôle des émotions

À travers ce processus neurologique, notre cerveau – ou plutôt nos deux cerveaux, déclenche une émotion pour nous mettre en mouvement. Si nous ressentons de la tristesse, de la peur, de la colère ou de la joie, c’est qu’un besoin vient d’être remis en question. Il est donc essentiel de se mettre en ordre de marche pour garantir la satisfaction de ce besoin. 

  • La tristesse fait appel à un besoin de réconfort. Et ce, que nous ayons 2 ou 80 ans ! Dans les moments de tristesse, certaines personnes voudront s’entourer, d’autres souhaiteront au contraire être seuls, par exemple. 
  • La peur induit un besoin de sécurité. En tant qu’adulte, nous pensons ne plus avoir le droit d’avoir peur. Or, si le cerveau déclenche de la peur, c’est qu’il identifie un danger. Nous devons nous sentir protégés. 
  • La colère implique réparation. Car en tant que telle, la colère résulte d’une injustice ou d’une remise en question de l’ego. La colère est saine puisqu’elle va nous donner l’énergie nécessaire pour obtenir réparation. 
  • La joie appelle le partage. Souvent mise de côté, elle a un besoin à satisfaire comme toutes les émotions. Si nous ne prenons pas le temps de répondre à ce besoin, nous pouvons facilement basculer dans la tristesse ou la colère. 

Nous avons toutes et tous les mêmes besoins. Ces besoins sont les mêmes à tous les âges et de façon universelle. Par contre, la manière dont nous allons satisfaire nos besoins est propre à chacun et peut évoluer à tous les moments de notre vie. 

Vous l’aurez compris, les émotions ont une fonction essentielle à notre quotidien. C’est le système d’alerte de notre corps. Comme le tableau de bord d’un véhicule, les émotions sont des voyants qui clignotent – verts, orange, rouges – et qui nous aident à avancer dans la bonne direction. Apprendre à interpréter et comprendre ces signaux est la clé pour éviter la panne ou l’accident. Alors, prêt à prendre la direction de la gestion de vos émotions

C'est parti !